Réflexions politiques de Marc SCHAEFER

Engagement

  • Parti libéral suisse, candidat aux élections à Colombier en 2000, Commissaire de police du feu et de salubrité 2000-2003.
  • le parti Libéral ayant basculé vers la droite néolibérale et la défense d'intérêts sectoriels, je ne m'y reconnais plus.
  • aujourd'hui plus proche du mouvement écologiste
  • membre du parti de l'Entente communale de Cernier
  • conseiller général à Cernier (Entente) (2008)
  • conseiller communal (exécutif), (2008-2012)
    • en charge des finances, de l'administration, des bâtiments et de la police du feu
    • président (2010-2011)

  • Votations
    • 2007
    • 2006
      • (acceptée en votation populaire) Oui au milliard pour l'intégration européenne / le soutien aux pays de l'Est: c'est une pierre essentielle des accords bilatéraux et la clé pour des négociations futures; négociations qui sont la seule voie qui reste, pour l'instant, dans notre interaction avec l'Union Européenne.
      • (acceptée en votation populaire) Oui à la loi fédérale sur les allocations familiales: harmonisation des procédures cantonales (sauf du montant, évidemment), de nombreuses améliorations incrémentales, un poids sur l'Economie et l'Etat très limité.
      • (refusée en votation populaire) Oui à l'initiative Cosa (financement de l'AVS par la Banque nationale): principe des vases communicants: il faudra bien financer l'AVS d'une manière ou d'une autre; peut-être cette pause dans le débat nous permettra d'y voir plus clair, à long terme cette fois.
      • (acceptées en votation populaire) Non aux deux lois fédérales sur les étrangers et l'asile: par principe non à la reprise de contenu d'initiatives UDC, de propositions Blocher. Sur le fond, ces lois ne répondent pas à la problématique des étrangers, des quelques demandeurs d'asile qui restent ou même du financement des assurances sociales, du recrutement de spécialistes à l'avenir, dans un pays avec un taux de natalité très bas, entouré de pays sûrs mais avec les mêmes problèmes sociaux à long terme. Une criminalisation excessive.

Thèmes

Vote électronique

  • Dépense inutile, disproportionnée, sans aucune possibilité d'économie même à long terme (les autres méthodes de vote restent actives)
  • Divers dangers techniques
  • Absurdité politique du vote de la 5e Suisse: faire voter des personnes sans lien avec la communauté locale, qui ont perdu toute notion de ce qu'est la Suisse aujourd'hui, alors que la plupart des Cantons et la Confédération ne laissent pas le droit de vote à près de 20% d'étrangers qui travaillent, paient leurs impôts et sont intégrés dans la Suisse d'aujourd'hui.

Complément du 2010-01-16

Suite à l'article de l'Express du 15 janvier 2010, quelques points qui me semblent important:

  1. Aucun système informatique n'est fiable à 100%, même Jean-Luc ABBET le dit. Cependant, est-ce que le problème ici est vraiment de nature informatique ? N'est-ce pas plutôt un problème organisationnel ? Le vote par correspondance a ses failles, mais aussi ses forces, comme par exemple le contrôle décentralisé, le fait que les documents soient matériels (on peut, ultimement, vérifier les signatures ou même les empreintes digitales sur la feuille accompagnante si cela s'avérait nécessaire -- sans mettre en danger l'anonymat du vote vu les moyens à mettre en oeuvre). Sur le contrôle décentralisé, une fraude massive nécessiterait tellement de collaborations qu'elle semble difficile (justement par la décentralisation). Or, le vote électronique n'offre pas cette décentralisation.

  2. Le Canton a-t-il publié au minimum les documents de conception du logiciel concerné, permettant aux spécialistes de se faire une idée de la qualité de la solution ? Cette publication aurait aussi l'avantage d'éviter au Canton le risque juridique associé à la non publication (problème du "prior-art", soit de pouvoir établir une publication, en vue d'éviter une attaque par des possesseurs de brevets). Une publication du logiciel lui-même serait également intéressante pour permettre aux spécialistes de contrôler l'implémentation, tout en restant conscient qu'il est difficile de vérifier que c'est bien ce logiciel-là qui est utilisé. Rappelons que la plupart des logiciels servant à chiffrer les transactions sur bancaires ont été vérifiés par de nombreux experts, vu que leur code est disponible. Des audits ciblés ne sont pas reconnus comme suffisant, sauf éventuellement dans des cas de "security through obscurity" (que l'on ne saurait justifier ici en particulier -- cacher des vulnérabilités n'est que rarement une bonne politique sur Internet). Ce n'est pas l'absence de découverte de faille qui est une assurance de qualité dans le monde d'aujourd'hui: au contraire, c'est le type de failles découvertes et la rapidité de correction qui l'est. Combien de failles ont été découvertes par des audits secrets commandés par le Canton? S'agissaient-ils de failles techniques, ou de conception ? Ont-elles été corrigées suffisamment rapidement ? Le logiciel corrigé a-t-il été déployé rapidement ? Ce sont les questions qui intéresseraient les spécialistes pour se faire une idée sur la qualité de la solution retenue.

  3. Au sujet du risque juridique, le problème principal est à mon sens que si un recours est examiné par un tribunal et que le nombre de votants électroniques est à même d'influencer le résultat, on peut imaginer la difficulté du collège à comprendre les tenants et aboutissants de la solution informatique et de sa vérification. Une bataille d'experts pourrait commencer, amenant à une insécurité juridique.

  4. L'incitation économique à une falsification d'un vote est effectivement peu justifiable, le spécialiste cité dans l'article a probablement raison sur ce point. Cependant, le renseignement militaire et économique le sait bien: aujourd'hui, la destabilisation d'un pays passe par la création de logiciels espions, ou de "malware" spécifiquement ciblés. Des Etats comme l'Allemagne et bien sûr Israël (virus spécifique) et la Géorgie ont en été victimes. De plus, un logiciel similaire installé sur une base assez large de systèmes peut devenir la tête de pont d'une attaque visant des intérêts financiers directs (attaque contre une banque allemande par le Chaos Computer Club). Comme exemple de ces attaques croisées, citons également le piratage de comptes Google mail de résistants chinois effectuée grâce à une faille du logiciel Microsoft Internet Explorer. L'organisme suisse Melani recommande d'ailleurs l'abandon de ce logiciel car la faille n'a toujours pas été corrigée par Microsoft.

  5. La complexité (justifiée) de la procédure de vote électronique me fait à titre personnel préférer le vote par correspondance, tellement plus simple. A ce sujet, il serait intéressant de connaître sur les quelques milliers de votants par voie électronique, combien sont des employés de l'Etat ayant disposé d'une formation à l'outil.

  6. On peut aussi regretter, et ainsi devenir aux yeux de certains un affreux passéiste, que la vie moderne ne permette plus de réserver quelques minutes le dimanche à cet exercice noble de démocratie directe, qui permettait aussi aux partis un contact direct avec les électeurs. Aujourd'hui, on vote chez soi et on signe les initiatives au centre commercial ou à la déchèterie.

  7. Enfin, puisque c'est la saison des comptes, est-ce que le coût de la solution de vote électronique se justifie vraiment ? N'était-ce pas une façon détournée de financer une partie du développement du guichet unique neuchâtelois avec des fonds fédéraux ? Si c'est le cas, mes félicitations, car, effectivement, à terme, c'est le guichet unique qui aura une valeur intéressante pour les entreprises et habitants du Canton.

PS: je ne vends, ni ne conseille, ni ne conçois ce genre de systèmes.

(ajouter des références!)

Politique des transports

  • Vivement un métro Neuchâtel-Cernier-Chaux-de-Fonds
    • le financement existe (partenariat Confédération-NE-privé) et le projet est rentable
    • en attendant, il faut se rappeler que la ligne de train actuelle est
      • une réalisation temporaire d'il y a plus de 150 ans
      • à voie unique (croisement possibles dans certaines gares)
      • à rebroussement à Chambrelien
      • à limite de capacité, en particulier à Vauseyon
      • coûte plus de 7 M CHF par an au Canton
    • je me demande si, dès que la décision de construire le métro (TRANSRUN) sera prise, il ne serait pas plus sage d'abandonner immédiatement cette ligne de train
      • remplacer le Regioexpress par un ou plusieurs bus Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds (durée: 20 minutes contre 45)
      • remplacer le régional par une amélioration des dessertes
        • des bus TN pour la région Neuchâtel - Peseux - Cormondrèche
        • des bus TRN pour la région Chambrelien - Rochefort - Montézillon - Geneveys-sur-Coffrane - Cernier
      • maintien de la liaison uniquement pour le trafic de marchandise, temporairement (qui ne passe plus par là déjà ...)
      • le remplacement par bus peut sembler un retour en arrière: le but est d'augmenter le nombre de personnes prenant ce moyen de transport en remplacement du trafic individuel: l'impact écologique est donc globalement positif.
    • enfin, la construction de ce métro aurait pu bénéficier d'un raisonnement plus global, amenant à moins d'erreurs, notamment concernant

  • Meilleure étiquette énergie qui ne montre pas les monstres 4x4 à plusieurs tonnes comme catégorie A (rappel: de jolies voitures économiques à < 4 l/100km existent déjà! P.ex. la Daihatsu Cuore 1000), un pas dans la bonne direction!

  • Véritable taxe sur le CO2 pour le transport, redistribuée à la population (p.ex. prime assurance maladie), plutôt qu'un centime climatique totalement non incitatif aux mains de l'industrie pétrolière

  • Utiliser toujours le meilleur moyen de transport (pour les personnes et marchandises)
    • en local: transport routier, co-voiturage, transports publics flexibles de proximité
    • distances moyennes
    • longues distances
      • éviter

  • Canal du Rhône au Rhin
    • projet international, partiellement réalisé
    • la partie suisse est partiellement réalisée
      • 2e correction des eaux du jura et tracé contrôlé de l'Aare (navigation d'Yverdon à Soleure)
      • canaux de Hagneck et de Nidau-Büren dans le Seeland
      • en 1957, la Commission du Conseil national propose la construction d'un canal du lac de Neuchâtel au Léman, jalonné de 14 écluses
      • la protection de l'environnement a retardé largement ce projet, malheureusement (on a construit des autoroutes à la place)
      • les terrains ont été cependant réservé dans les divers cantons
      • malheureusement, la plupart des Cantons traversés ont dézoné ces terrains récemment, p.ex. le Canton de Vaud le 2006-09-26.
      • source: Terres du Lac, l'histoire de la correction des eaux du Jura, 200 p, disponible en librairie

Assurances sociales

Assurance maladie

  • suite à une campagne publicitaire utilisant des données de l'assurance de base (LAMAL) pour promouvoir les assurances complémentaires, j'ai écrit à lettre à Assura et aux offices fédéraux compétents.

  • Il a montré ses limites (chasse aux bons risques, pas de transparence de comptabilité, pas de vue d'ensemble, fonds des assurés utilisés pour la communication/propagande des assurances maladies, rapport conflictuel avec les autres partenaires que sont les médecins et les hôpitaux, transfert de prestation aux assurances complémentaires, changement de caisse coûteux, etc).

  • Solutions possibles pour sortir du système pervers de non-concurrence actuel
    • Caisse unique (ou retour à 3-4 caisses plutôt que 80+, avec des règles strictes et un contrôle étendu)
      • votation du 11 mars 2007
      • article intéressant de Monika DUSONG (FRC), que je commente.
    • Retour à un système de mutuelles interdites de profit et interdites d'assurances complémentaires.
    • Dans tous les cas: versement de l'intégralité des fortunes des caisses au nouveau système, contrôle de l'intégralité des comptabilités des caisses actuelles des derniers 5 ans de manière à trouver des transferts interdits entre base et complémentaires.

  • Solutions techniques pour abaisser les coûts de l'assurance maladie
    • la carte-patient
      • renferme les traitements et médicament du patient
      • éviterait, potentiellement, les risques de sur-médication, tourisme médical et de contre-indications, rendant aux professionnels leur rôle de contrôle (médecins, pharmaciens)
      • problèmes du traitement des données et de leur sauvegarde/duplication éventuellement centralisée
    • communications entre base et complémentaire
      • les prestations non couvertes devraient faire l'objet d'échange direct entre la caisse de base et les complémentaires, plutôt que de retourner le fardeau sur le patient, qui doit p.ex. exiger des copies de documents.

  • Autres solutions pour abaisser les coûts
    • éviter les traitements inutiles (p.ex. Alzeimer disparaît quand on arrête les médicaments)
    • éviter les dépistages inutiles
    • éviter les médicaments trop récents (ils sont chers et risqués)
    • éviter les rebrandings de médicaments après expiration du brevet
    • éviter les hospitalisations inutiles
    • éviter le recours aux services d'urgence quand cela n'est pas nécessaire
    • le risque des médicaments ne devrait pas être pris par l'assurance, mais le fabricant (exemple: consultations médicales après le scandale du Mediator, estimé à 10 millions d'euros en France -- Emission C'est dans l'air du 22.9.2011)

  • Solutions de type guérilla
    • une solution serait que tous les partisants à l'initiative, si celle-ci se voit refusée, changent de caisse fin 2007, en convainquant au moins une personne de leur entourage de changer de caisse (pour économiser). Cela aura malheureusement pour conséquence la faillite de certaines caisses, ou au minimum des frais bien plus importants. C'est pour cela que je le classe sous guérilla
    • publicité Express/Impartial du 6.11.2012
      Faire confiance aux publicités des caisses-maladie ?
      
      Vérifiez *en toute liberté*, grâce au comparateur officiel http://www.priminfo.ch/.
      
      Exemple: prime base franchise 1500 adulte NE: 256.70 par mois. Payez moins avec le modèle médecin de famille (231.10) ou ajustez la franchise. En cas de
      nécessité, faites-vous conseiller par un proche.
      
      Vous trouvez tout cela bien trop compliqué? Passons à la caisse publique!
      

  • Abus divers et variés
    • L'A3E2PL communique les adresses de ses adhérents à une Caisse maladie
    • Le journal Progrès de janvier 2007 propose plusieurs méthodes pour éviter que Progrès paie: annonce à l'AI, passage par l'assurance-accident SUVA, tiers garant. Une caisse unique permettrait peut-être de gérer ces problèmes dans l'intérêt du patient: que ce soit l'AI, la SUVA, la base LAMAL ou la complémentaire qui paie, l'important est que le patient soit pris en charge (et non pas refusé) de manière efficace (évitant des courriers entre entités concurrentes ou complémentaires pendant des mois). Malheureusement, le journal payé vraisemblablement par la base, combat l'initiative pour la Caisse unique.
    • Santésuisse finance la compagne contre la caisse unique (3 millions, beaucoup plus que les partisants) avec une partie des primes versées pour l'assurance de base
    • Je devrais changer d'assurance cette année: probablement j'économiserais autour de 300-400 CHF (eh oui!). Mais mon assurance actuelle, convaincue que je suis un bon risque vu que je n'ai pas demandé de remboursement depuis plus d'un an, m'envoie un cadeau, si je reste assuré chez eux! La Progrès m'offre environ pour 25 CHF de bons d'achat (donc: incitation à consommer; plus, noté en petit, risque de transfert de données personnelles et d'actions publicitaires de la part des magasins partenaires -- la valeur des bons est certainement plus faible!). Ridicule. Surtout que même sous l'angle de la prévention, cela n'a aucun sens, même si c'est probablement la raison qui a permis d'utiliser des fonds LAMAL (ass. de base) pour ça.

  • Anecdotes
    • On peut lire sur la vitrine de l'assureur-maladie Visana à Neuchâtel: Visana -- un partenaire fiable. Rappelons, s'il est nécessaire, que Visana s'est totalement retirée de l'assurance de base dans le Canton de Neuchâtel en 1998, causant des surcoûts aux autres assurances, surcoûts qui ont amené à des renchérissements de primes conséquents.

Cinquième révision de l'AI

Introduction

Le Conseil fédéral et les Chambres proposent l'adoption par le peuple de la 5e révision de l'AI, l'assurance-invalidité fédérale et obligatoire, qui forme avec l'AVS, le premier pilier de la prévoyance suisse.

Le but initial de la révision était de réinsérer le plus tôt possible des personnes frappées d'un handicap afin de leur donner de meilleures chances; ainsi que d'assainir les finances de l'AI, frappées depuis quelques décennies de déficits chroniques, financés pour le moment par l'AVS (assurance vieillesse et survivants; 1er pilier de retraite; obligatoire et publique).

Cette révision est combattue par référendum par une partie des organisations d'handicapés et la gauche.

Problèmes de cette révision

Incitation à la dénonciation et problèmes découlant

De manière à détecter les cas limites ou qui risquent de dégénérer vers une rente AI à terme, la révision introduit un devoir de dénonciation de la part de nombreux partenaires originellement soumis à secret (secret médical pour les médecins, sphère privée pour les employeurs, les assureurs, etc). Un garde-fou est certes prévu par la révision: la procédure ne peut se poursuivre qu'avec accord de l'assuré.

Cependant, cette clause de sauvegarde, si elle est utilisée par l'assurée, lui retire automatiquement tout droit à des prestations AI.

On peut aussi ajouter que bien souvent la cause d'une entrée dans le système AI est liée à l'activité professionnelle. L'employeur, directement ou indirectement responsable de l'"usure" de l'employé, aurait également le droit d'en retirer les bénéfices (une réinsertion subventionnée), voire de se débarasser d'un employeur devenu non productif à cause d'un début de burn out.

Economies linéairement amputées

Par un effet pervers du financement de l'AI, toute économie de dépenses provoque automatiquement une perte de rentrées. En effet, les subventions de l'AI par la Confédération ne sont pas liées à des études de besoin, mais un pourcentage fixe des dépenses (environ 30%). L'économie de dépense de 500 M prévue par la révision induirait un manque à gagner de 180M pour l'AI: l'économie réelle pour l'AI, visant à réduire les déficits ne sera alors qu'au plus de 320M. La Confédération économisera, certes, 500M, mais cela n'était pas, à mon sens, le but de la révision.

Raisons réelles de l'augmentation des rentes AI

Une des raisons de cette révision était l'augmentation du nombre de rentiers AI, qui faisait poindre une menace sur le financement de tout le 1er pilier suisse (la partie sociale obligatoire et publique, financée sous un système de redistribution direct sans capitalisation du système de prévoyance suisse).

Les raisons de cette augmentation sont cependant identifiables:

  • report de l'assurance-chômage

  • report de l'assistance-publique

  • entreprises et système économique poussant à la sortie les "moins" adaptés

  • privatisation ou gestion d'entreprises publiques visant au profit
    • la Poste
    • les CFF
    • l'armée (personnel des arsenaux p.ex.)

La modification du paysage économique suisse des dernières décennies (automatisation et informatisation, augmentation des pré-requis pour un emploi, augmentation du taux de chômage après les crises, dureté des relations employeur/employé, chasse au profit immédiat, modification très défavorable du rapport entre le salaire des dirigeants et des employés) ainsi que la gestion "efficace" des entreprises publiques a également mené à la sortie du circuit de l'emploi, voire l'entrée à terme dans l'AI.

Or, la réforme ne tient pas compte de cette réalité, mais tient simplement d'une chasse aux abus. On estime que 2 à 3% des rentes AI sont "injustifiées" (c'est d'ailleurs de là que viennent les 500 M: 30'000 * rente * 12, avec rente un peu au-dessous de 1500). Alors que l'assurance "choses" parle de 10% d'abus.

Conclusion

Pour les raisons développées précédemments, soient:

  • il n'y a pas réellement d'économies pour l'AI, mais bien, injustifiées, pour la Confédération (500M)

  • le danger pour le respect de la sphère privée est réel

  • la finalité de cette révision (détecter tôt les incapacités pour permettre une meilleure réinsertion) n'est pas atteinte par les mesures proposées: il s'agit simplement d'une chasse aux abus.

l'effet de cette révision sera probablement un ping-pong entre l'AI et les offices du chômage (offices de placement, ORP), et une charge croissante pour les budgets des Communes via l'assistance publique, et des Cantons via les prestations complémentaires.

Concurrence fiscale entre Cantons et fiduciaires d'optimisation fiscale

  • Simplification de la déclaration fiscale de l'impôt direct cantonal et fédéral

  • Limitation de la marge de manoeuvre (en pourcents) autour de l'impôt fédéral direct pour le fixement des barèmes cantonaux (système similaire possible au niveau cantonal); à défaut péréquation induite automatique

  • Augmentation de la part de l'impôt provenant de la TVA (impôt indirect)

  • Retour plus important de l'impôt aux Cantons ou désenchevêtrement des tâches

  • Piste à investiguer: taxation à la dépense des contribuables et sociétés établies en Suisse

et

  • faire en sorte que les étrangers viennent en Suisse pour les conditions-cadres (infrastructures, qualité de vie, sécurité) plutôt qu'en raison d'impôts bon marché. Il y a un prix à la qualité!

Logement

  • Comparer les taux de rentabilité des logements entre villes et campagnes et entre Suisse romande et Suisse alémanique
  • Politique de construction à long terme eu égard de la démographie, du vieillissement de la population et du nombre de personnes projeté par foyer.
  • Densification de l'habitat lié aux transports publics existants ou projetés.
  • Le Registre foncier doit pouvoir effectuer lui-même des transferts immobiliers, les notaires devant se désengager complètement des cas les plus simples.

Nouveau gouvernement neuchâtelois

  • Comme je suis maintenant revenu en terre neuchâteloise, j'observe maintenant plus attentivement la politique neuchâteloise: J'apprécie le nouveau gouvernement qui sait poser les bonnes questions et remuer un peu les baronnies du Canton.
  • les manoeuvres internes de l'administration vont dans la bonne direction, face aux abus de la promotion économique et des entreprises du canton.

  • de nouvelles erreurs sont commises
    • engagement (oui, à mon avis c'était une erreur) plus licenciement abusif du recteur Alfred STROHMEIER

Petit crédit et crédit à la consommation

  • les cartes de crédits vont devenir de plus en plus populaire, en particulier grâce au lancement de cartes petits budgets (Migros, Coop, UBS, CFF AG), avec elles les problèmes d'endettement et de sécurité et abus.

Télévision publique (SSR)

  • promotion de la culture
  • échanges entre régions linguistiques
    • téléjournal commun aux 3 régions linguistiques les plus importantes
      • collaboration accentuée avec les radios suisses et chaînes locales
    • suppression de la 2e chaîne par région linguistique: 2e chaîne commune, bicanal fr/de ou de/it
    • la 2e chaîne doit offrir un programme complémentaire de qualité

  • attribution de la redevance
    • suppression de la publicité et du sponsoring, totalement
    • augmentation de la densité d'information (téléjournal: passer à 20 minutes réelles, comme aujourd'hui en fait)
    • réintégration de la météo dans le téléjournal
      • une fois par semaine une émission plus longue au contenu plus intéressant (scientifique)
    • adaptation de la durée des émissions: inutile de faire 24h de télévision de qualité médiocre.
    • les chaînes locales peuvent faire de la publicité, et du sponsoring hors émissions d'information

Réflexions et polémiques, en vrac

La violence urbaine

La violence augmente partout -- on a même entendu quelqu'un déclarer à Infrarouge qu'il fallait aujourd'hui se défendre tout seul avec une arme chez soi plutôt que d'appeler la police. Mais est-ce la vérité ?

  • la violence jugée baisse d'après l'OFS, constamment
  • par contre la proportion de la violence parmi les proches (p.ex. femmes battues) augmente, ainsi que les cas gérés en famille

S'agirait-il, comme dans le cas de la pédophilie, que l'arbre cache la forêt ? Que l'ennemi n'est finalement pas si facilement identifiable (étranger, musulman de préférence) ? Que l'ennemi se cache, intégré dans la société ? Que le violent ou le pervers sexuel est votre frère, votre entraîneur de football, ou votre notaire ?

Les réserves des caisses maladie

En lisant le mensuel de la FRC, on apprend de la plume même de Monika DUSONG que:

  • les caisses-maladie ont des réserves bien supérieures à ce qui serait nécessaire (15%): de 25 à 50%
  • de telles réserves signifieraient des baisses de primes de 5% pendant 5 à 7 ans
  • les revenus de ces réserves sont évalués dans les comptabilités des caisse à 3.5 à 4%, alors que la CNA (assurance-accident) dépasse les 6% et n'a jamais varié tellement hors de cette fourchette (caisses-maladie: < 1% en 2002!)
  • hors les revenus réels seraient en 2005 et 2006 entre 8 et 10%: c'est l'OFSP qui n'a pas adapté ses normes comptables alors que toutes les autres assurances sociales l'ont fait!
  • dans un système de vraie concurrence, les réserves devraient suivre l'assuré (compte de libre passage style LPP), hors ce n'est pas le cas: un tel système peut créer un effet malsain de ping-pong de primes (les réserves ne suivent pas, donc les caisses qui se font quitter ont moins d'assurés mais plus de réserves que nécessaire, elles doivent donc baisser leur primes, même si à terme elles ont des coûts structurels plus élevés (mauvais risques))

de plus, un peu de bon sens:

  • d'après Comparis, je devrais changer de caisse (différence de prime annuelle de 173 CHF), combien coûterait aux deux assurances mon transfert? certainement plus que 173 CHF (en fait plus de 200 CHF!). Donc si tout le monde suivait les recommandations de l'OFSP/OFAS, le système de santé serait en faillite (cf effet ping-pong ci-dessus). En fait, je pense que seuls les bien portants (bons risques) changent de caisse. Donc le système est uniquement un système de chasse aux bons risques!
    • en 2006, jamais aussi peu de personnes ont changé de caisse. Apparemment l'incitation de nombreuses microPME à changer de caisse n'a pas eu l'effet que j'aurais souhaité
    • plus de détails ...
  • pourquoi lorsque j'ai demandé en 2004 une offre par SMS à Progrès, j'ai eu des réponses uniquement quand l'âge précisé était inférieur à 60 ans ? (sinon, message: système en dérangement, veuillez appeler ...)
  • pourquoi lorsque je demande une offre de base à Assura, les complémentaires sont préconfigurées ? pourquoi est-il techniquement si compliqué de les enlever de l'offre ?

CFF et BLS

Pourquoi existe-t-il toujours deux compagnies publiques, soient les CFF SA et les BLS SA ? s'agit-il de raisons historiques ou financières (comptes du tunnel du Lötschberg) ?

Il me semble étrange que des compagnies finalement encore en mains de l'Etat, même si partiellement privatisées se font concurrence (notamment dans le domaine du fret) et ne disposent pas, apparemment d'une logistique et de fonds de construction communs.

De mon point de vue extérieur, les BLS sont une compagnie en-dessous de la qualité des CFF: matériel roulant recyclé (quoique repeint), notamment sur la ligne Berne-Neuchâtel; horaires pas forcément synchronisés avec la logique CFF; raccordement horaire plutôt que semi-horaire (p.ex. Bienne/Bâle via Delémont/Moutier; d'accord on peut passer aussi sur une ligne CFF via Olten); voies uniques (Berne-Neuchâtel, Bienne-Delémont-Bâle); accidents récents.

J'ai entendu dire qu'après avoir repris le trafic fret aux mains des CJ (Chemins de Fers du Jura), les CFF comptent l'exploiter par la route, au mépris de l'environnement et sans plus contribuer à l'entretien des voies: au moment où l'on parle de coupes, sans cesse, dans les budgets des transports publics ... Est-ce une politique habituelle de transférer les lignes internationales rentables des CFF à des compagnies privées mixtes qui n'investissent pas vraiment ensuite dans leurs équipements (je pense à Lyria mais aussi à CityNightLine?).

Cette politique semble aller à l'encontre d'une certaine rationnalisation pour l'usager des TP: Lyria serait-elle d'accord, p.ex., de perdre le tronçon Zürich-Frasne au profit d'un train plus rapide CFF ?

Hebdo: Kafka d'or et autres abus

C'est une excellente idée de dénoncer les abus de l'administration et c'est ce que fait l'Hebdo dans sa dernière émission. Même si, dans le cas de l'effet de seuil de Neuchâtel, c'est Monsieur STUDER lui-même qui dénoncé ces problèmes en premier. Mais ne serait-il pas également intéressant de dénoncer les abus du privé? Je pense aux sièges imposants de certaines assurances, aux notaires qui vendent des demi-propriétés, usent du droit de préemption comme moyen de pression, ou oublient de déposer certains actes notariés dans les délais; aux fiduciaires qui font sortir leur 3e pilier aux retraités afin de les investir dans des fonds douteux; aux banques qui financent de l'immobilier d'une manière tout aussi risquée qu'avant la dernière crise!

Combien de personnes sont aux mains de professionnels malhonnêtes (sans forcément être Plumey!)

L'Etat, une entreprise comme une autre?

Un concept qui est à la mode depuis quelques années, en particulier dans les pays anglo-saxons, mais qui commence gentiment à faire son chemin dans nos vieilles démocraties, est le concept de gouvernance de l'Etat, suivant les règles de l'Economie privée.

A mon avis, ce concept repose sur des présuppositions incorrectes: notamment celle qui consiste à considérer que l'Etat peut être géré comme entreprise privée!

Dans le but d'établir la fragilité de ce présupposé particulier, établissons simplement une liste comparative des tâches de l'Etat et des entreprises privées:

Qui contrôle ?

l'Etat rend des comptes à l'ensemble des administrés, sous le haut contrôle du peuple, qui en général élit des représentants de plusieurs origines, mouvements et aptitudes, qui changent régulièrement. Même si l'élection au suffrage majoritaire peut parfois concentrer le pouvoir, et même si l'on peut exclure parfois des cliques et ententes secrètes, ou des personnalités politiques persistantes pendant quelques décennies, et que l'on doit malheureusement constater une représentation professionnelle biaisée (il y a p.ex. trop d'avocats, juristes et d'agriculteurs) on peut cependant considérer - au moins dans les démocraties représentatives non professionnelles - que le brassage et les provenances sont suffisamment importants pour assurer un contrôle.

Les Entreprises privées sont sous la surveillance d'autres entreprises (p.ex. fiduciaires et cabinets d'audit), du Conseil d'administration, et - finalement - de l'assemblée des actionnaires. Force est de constater qu'en général les Conseils d'administration sont nommés entre les pairs, de personnes qui ne renoncent pas volontiers à leur charge - renouvellement peu important - et que les actionnaires, dans la plupart des grandes entreprises, sont en fait institutionnels et donc ne représentent jamais des intérêts directs (fonds de placement d'assurance vie, etc). Même si depuis quelques temps les fonds à base plus ou moins éthiques font leur apparition (Fondation Ethos par exemple), la majorité de la gestion ne comprend pas véritablement une bonne surveillance. En ce qui concerne les organes de contrôle (fiduciaires, audit), il faut constater qu'en général ceux-ci sont effectués en petit comité, sans ouverture réelle, avec une complexité très importante, et avec parfois des intérêts croisés. Cela explique peut-être les terribles dérapages dans certaines entreprises privées de grande taille (Swisscom, Enron)

Dans quel but ?

L'Etat doit assurer l'accès général à ses prestations, sans discriminations, à long terme (p.ex. archives sur plusieurs centaines d'années) ainsi que le respect de principes fondamentaux (p.ex. décentralisation, écologie, non discrimination, conditions de travail de qualité, formation continue, vision d'avenir à très long terme, ou salaire dans une fourchette acceptable du concierge au Conseiller d'Etat). La plupart de ces contraintes sont des facteurs de coût qui seraient considérés comme inacceptables par l'Economie privée, dans la majorité des cas.

L'Etat sert aussi de dernier filet de sécurité lorsque le marché ou les entreprises privées n'ont pas réussi dans leur mission, que ce soit pour renflouer des secteurs indispensables à la survie d'autres entreprises privées, l'impulsion à la recherche fondamentale ou appliquée, etc.

Le cloisonnement souvent pratiqué dans le privé (p.ex. CFF: entreprise qui gère l'infrastructure, entreprise qui gère le trafic de personnes, entreprise qui gère le fret; ou Alusuisse-Lonza: entreprise d'aluminium, entreprise de fourniture d'électricité, cette dernière anti-fusion a été faite sous l'impulsion d'Ebner, ami de Blocher; ce qui ne l'a pas empêché de faire faillite, faillite diminuée grâce à l'intervention de la banque cantonale de Zürich) n'a souvent pas de sens dans le public, sauf si c'est à but comptable uniquement, et surtout pas dans le but de forcer chacune des entreprises séparées ainsi créées à se faire concurrence. Il faut garder une vue d'ensemble et une direction commune, de manière à éviter des anti-synergies très dommageables.

Le but de l'Entreprise privée, est, en général, un bénéfice à court ou moyen terme. Les personnes dirigeant, administration ou ayant investi dans l'entreprise n'ont d'ailleurs pas forcément des buts concommittants avec les clients de l'entreprise. Le cas Swissmetal/Boillat est peut-être une excellente illustration. En général, on peut constater un plus grand dynamisme des entreprises privées, au prix d'une vision à long terme totalement défaillante, d'une intégration dans la société insuffisante, et bien sûr d'une concentration sur les activités rentables, sans prise en compte - sauf raison marketing ou raison sociale de l'entreprise - de principes fondamentaux. La vie de l'entreprise est également en général limitée. L'entreprise exige souvent de ses employés une disponibilité totale, sans fournir en contre-prestations - en particulier pour les employés de base à salaire 30-100 fois plus faible que celui du patron - que ce soit en salaire, avantages divers, ou, surtout, ce qui serait nécessaire dans notre monde en mutation et comme corollaire à la courte vie de l'entreprise, la formation continue.

Il est intéressant de constater le discours à géométrie variable en vigueur dans l'Economie privée. Citons par exemple le concept de `synergies', disponibles par fusion d'entreprises, et d'anti-fusion (séparation d'entreprises et d'activité au niveau étatique). Citons également la constante de privatisation des secteurs rentables de l'Etat, ce qui laisse ce dernier sans ressources et avec plus de problèmes à résoudre. Si l'on voulait réellement considérer l'Etat comme une entreprise, il faudrait au moins lui laisser les moyens d'être compétitif!

Vouloir gérer l'Etat comme une entreprise, c'est nier le caractère spécifique de l'Etat et les grandes faiblesses de la gestion d'entreprise comme actuellement pratiquée. Il est clair que certaines méthodes de gestion (comptabilité analytique) sont nécessaires, qu'une transparence et une collaboration, voire une restructuration de l'Etat est nécessaire.

Train contre avion

On apprend dans l'Express du 16 mai que les CFF veulent devenir plus compétitifs que l'avion, notamment par des offres combinées.

Au minimum pour les voyages vers Paris, le train est déjà plus intéressant que l'avion, en particulier pour Neuchâtel, car nous sommes à 1h20 de Genève-Aéroport et 1h45 de Zürich-Flughafen: les formalités, retards fréquents et bien sûr le transfert au centre ville prennent bien souvent plus que les 4h du TGV.

Sans compter que l'impact écologique du train est très bon (surtout en ce qui concerne le CO2).

Mais est-ce vraiment un TGV qui nous mène à Paris ? Ayant pris ce train régulièrement ces dernières années, je dois constater que:

  • le train va aussi vite voire moins que le régional entre Neuchâtel et Pontarlier

  • le train ne va pas à vitesse TGV entre Frasnes et Dijon (ce n'est qu'entre Dijon et Paris que le train passe en vitesse TGV)

  • les TGVs déployés sont de vieux modèles (les fameux oranges des années 1970, sauf erreur) repeints mais qui sont tellement lents qu'un seul de nos trains utilise deux `slots' SNCF dans l'horaire

  • l'accolement des deux trains TGV (Neuchâtel, Lausanne) prend du temps à Frasnes

Si les CFF voulaient vraiment améliorer la compétitivité de cette ligne, ils pourraient envisager les mesures suivantes:

  • remplacement du TGV Zürich-Berne-Neuchâtel-Frasnes par un ICN, pouvant atteindre de plus grandes vitesses

  • transbordement à Frasnes sur un véritable TGV moderne (ajouter un couvert SVP)

  • électrification de Frasnes à Dijon de la ligne au standard TGV En attendant l'électrification TGV de la ligne entre Frasnes et Dijon, l'ICN pourrait éventuellement être prolongé.

Malheureusement, l'exploitant de la ligne n'est pas les CFF mais Lyria, une entreprise privée possédée conjointement par la SNCF et les CFF, avec majorité à la SNCF. Cette entreprise est rentable, mais n'a pas intérêt à faire des investissements tant que la concurrence de l'avion n'est plus un problème ou à concéder des transferts de clientèle entre Zürich/Berne et Frasne. Cela pose à nouveau le problème de la multiplication des opérateurs.

Je ne suis pas spécialiste de transport et je n'ai pas vérifié les gains de temps que les mesures ci-dessus pourraient amener. Mais sachant que cette ligne est bénéficiaire, quelques investissements sont ardemment souhaités.

Sur un autre sujet, j'ajoute que pour les voyages en Europe, les trains de nuit (CityNightLine?) permettent d'éviter une nuit d'hôtel et sont relativement bon marchés en conséquence. Les jeunes bénéficient aussi de tarifs préférentiels.

Dons fiscalement déductibles

Les dons à des oeuvres de bienfaisance sont fiscalement déductibles. Pour les personnes privées, il y a cependant une limite (sauf erreur 20% du revenu, avec suivant les Cantons un maximum absolu). Dans d'autres pays, comme p.ex. les Etats-Unis, les dons sont totalement déductibles du revenu. Dans un pays où l'Etat social s'est retiré, cela permet aux grandes fortunes de décider à quelle tâche de la société l'ensemble de leurs impôts seront finalement affectés.

Cet effet pervers doit être évité par un maximum (p.ex. 20% du total de l'impôt perçu).

Amgen et sondage SMS idiot de l'Express

Bonjour,

la question de votre mini-sondage sur la décision d'Amgen d'aller en Irlande plutôt qu'en Suisse aurait pu être:

trouvez-vous normal que le Canton de Fribourg propose un site naturel non équipé et non relié aux transports publics ni au réseau routier (pour le moment) alors que le Canton de Vaud avait proposé Yverdon, un site complètement équipé, relié aux transports publics (liaison ferroviaire excellente) et de plus plus près du pôle de biotechnologie romand de Lausanne/Genève ?

(en version plus courte bien sûr: p.ex. faut-il développer la PE au niveau romand? au niveau suisse? au niveau européen?)

Le problème n'est-il pas, plus que l'intransigeance de certains milieux écologistes, la vision de clocher et à court terme des Cantons suisses en matière de promotion économique, comme vous le relevez d'ailleurs dans votre commentaire ?

Economies sur le dos des écoliers

On économisera ainsi en 2006 sur les écoliers, en en mettant un peu plus dans chaque classe. Tout cela pour éviter une augmentation d'impôts.

Mais qui profite de cela? les familles qui ont les moyens de mettre leurs élèves en école privée! La Suisse s'est toujours distingué par un système scolaire universel et meilleur que les meilleures écoles du privé (on y mettait alors les cancres et ceux qui avaient trop de peine).

La situation va probablement changer: à l'Ecole publique ne resteront que les enfants à problèmes (papa & maman travaillent, pour des salaires de misère: Caritas compte désormais 1 millions de working-poor en Suisse, la plus grande progression jamais enregistrée en 20 ans).

Ce système est injuste et dangereux: une Ecole à 2 vitesses est aussi dangereux qu'une justice à deux vitesses (cf la proposition récente de supprimer les juges d'instructions, qui instruivent à charge et à décharge, par un procureur tout-puissant qui instruit à charge, et des avocats dont le rôle est alors augmenté), ou une médecine à deux vitesses.

Il est injuste pour ceux qui n'ont pas les moyens de ce nouveau choix de société implicite qui de nouveau parie sur une plus grande efficacité du privé dans un domaine très sensible, et condamne de fait une large part de la population à l'exclusion.

Gageons que, pour justement éviter cette exclusion, la solution proposée sera, comme Bush lorsqu'il était gouverneur du Texas, de baisser de moitié le budget de l'Education publique et d'affecter les économies ainsi réalisées à des chèques éducation, moyen pour une plus large classe moyenne de s'offrir l'école privée.

Quelle bêtise.

Je trouve ce glissement sans véritable choix politique vers un système privatisé très dangereux.

Déficits, dettes et autres

La Confédération a réduit son déficit pour 2006 à 543 millions ... pour une dette de 120 milliards. Pourquoi doit-on être si économe? Surtout lorsqu'il s'agit d'investissements à long terme.

Regardez les Etats-Unis :->

Eux ils n'hésitent pas à s'endetter pour payer leur armée.

Malheureusement pour nous, le franc suisse n'est pas une monnaie soutenue par les marchés asiatiques, on ne peut faire marcher la planche à billet.

Soutien aux familles monoparentales? ou campagne anti-avortement?

Je connais depuis de nombreuses années la Fondation d'aide aux familles monoparentales. Elle distribue de l'aide pour les familles qui ont de la peine à joindre les deux bouts, suite p.ex. à un divorce ou d'autres conditions. L'oeuvre est très importante.

Par contre, ce soir à la télévision j'ai vu une publicité pour l'Aide à la femme et l'enfant. C'est quelque chose de tout différent. J'ai eu l'impression de quelque chose qui tente à militer contre l'avortement plus que d'aider réellement des personnes en difficulté ... message nauséabond. Et qui soutiendra une fois que l'avortement n'aura pas eu lieu grâce à cette campagne ?

L'autre association d'aide ou les instances publiques!

Voir aussi http://www.svss-uspda.ch/fr/suisse/opposants/malhonnete.htm et http://195.141.248.101/mamma/page.asp?DH=271

Je n'ai pas vérifié si ce sont les initiateurs de http://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vi289.html (initiative qui a été refusée par le peuple!)

Infrarouge: émission non interactive

La TSR prétend qu'Infrarouge - qui a partiellement remplacé l'excellente Table Ouverte, remplacée ensuite par un moins bon Droit de Cité - est une émission politique interactive.

Je prétends que c'est une émission polémique statique et non interactive. En effet, il faut savoir que les SMS sont ajoutés sur la bande enregistrée de l'émission. Il n'y a donc aucune interactivité, juste peut-être une voie de retour décalée de quelques heures.

Je rappelle que le principe de Table Ouverte était d'inviter des personnalités politiques non polémistes, que l'on faisait assoir à une table, près l'une des autres (donc impossible d'utiliser la position debout de p.ex. Droit de Cité et la distance pour de grandes envolées), et qu'après une courte présentation du thème et une discussion, les téléspectateurs pouvaient intervenir dans l'émission et les personnalités répondre aux questions posées. Sa plage horaire (dimanche peu avant midi) était idéale. Elle proposait un véritable débat mesuré avec interactivité avec la population. Or, on ne retrouve plus ce genre d'émission aujourd'hui.

Pour moi, par ses invités polémistes, par ses thèmes tranchés et peu intéressants et par sa non-interactivité, par sa plage horaire tardive, Infrarouge est une mauvaise émission, mal positionnée et mal réalisée.

Le système de concurrence des caisses: coûteux et non utilisé

Je suis assuré depuis quelques années pour la base (LAMAL -- assurance maladie de base, obligatoire en Suisse) auprès de l'assurance Progrès, alors que je suis assuré en complémentaire auprès de la CSS.

A l'aide de Comparis, j'ai déterminé que pour 2007, la meilleure caisse (pour maladie + accident, franchise 2500.-, sans modèle spécial HMO/autre, car le médecin de famille que j'ai depuis des dizaines d'années et que j'utilise toujours comme premier recours n'est pas reconnu dans mon canton) est Assura (une assurance connue pour ses problèmes).

Mais l'économie ne serait que de 110 CHF.

J'ai décidé de ne pas changer de caisse. Si j'avais changé de caisse, je pense que les coûts induits sur le système de santé auraient été bien plus grands que mon économie. En général, j'essaie de diminuer les coûts que j'induis en essayant de vivre de manière saine, en payant moi-même mes dépenses de santé et en groupant à la fin de l'année l'envoi des factures à la caisse -- et par une franchise de 2500 CHF.

Rappelons qu'en cas de changement de caisse, la fortune accumulée (réserve légale) ne suit pas l'assuré, au contraire p.ex. de la LPP (prévoyance professionnelle d'activité dépendante).

Si je faisais ce que le Conseiller fédéral Pascal COUCHEPIN recommande, soit faire jouer la concurrence, et que la plupart des assurés me suivaient, la surcharge, puis la faillite des caisses seraient presque immédiate: ce n'est que parce que la concurrence n'est en fait pas mise en oeuvre que le système arrive à survivre.

L'argument de la concurrence (face à la caisse unique) est donc véritablement mensonger. L'assurance maladie selon LAMAL ne fonctionne pas: peu de personnes changent de caisse (car c'est compliqué surtout si l'on a des complémentaires). Il n'y a donc aucune concurrence dans le choix de la caisse, sinon une chasse aux bons risques.

Faisons marcher la concurrence LAMAL

Pascal COUCHEPIN propose d'augmenter la concurrence dans le système de santé comme remède pour diminuer les coûts et donc la pression sur la classe moyenne. Prenons-le au mot!

Que toutes les personnes ayant voté oui à la caisse unique (environ 600'000 personnes) fassent, fin octobre 2007, changer une ou plusieurs personnes âgées ou malades de caisse (vers une caisse moins cher). Cela fera enfin et véritablement marcher la concurrence (il est prouvé que peu de personnes changent de caisse). Et documenter les embûches préparées par les caisses ... (avant, pendant, et après le changement, p.ex. les remboursements).

On appelle cela une solution de guérilla en raison des conséquences possibles.

Lieu de l'hôpital cantonal et sécurité

L'Hôpital cantonal a été construit à proximité de l'ancien Hôpital de Pourtalès (centre ville) qui y a été intégré. L'Hôpital des Cadolles (haut de la ville, mi-distance de Valangin) a été lui, fermé. Une restructuration complète du système hospitalier, à ma connaissance plus administrative que technique ou de site a été mise en oeuvre. Ni l'Hôpital de La Providence (à 5 minutes à pied de l'Hôpital cantonal) ni les Hôpitaux de la Chaux-de-Fonds et du Locle n'ont été fermés, pour des raisons politiques.

L'Hôpital du Val-de-Ruz, à 10 minutes de Neuchâtel en bus ou voiture, a lui été transformé en Home.

Depuis quelques années, je me pose la question de la justesse de cette proposition, vue du point de vue de la sécurité mais également de la planification des Hôpitaux et des transports dans le Canton de Neuchâtel.

Au niveau de la sécurité, il faut savoir que le nouvel Hôpital cantonal a été construit en pleine ville. Dans un rayon d'environ 500 mètres se trouvent:

  • plusieurs écoles (primaire, professionnelle) avec probablement environ 1'000 élèves en tout
  • un centre de recherche en électronique (CSEM Recherche & Développement SA), qui utilise des produits dangereux comme l'acide fluorhydrique
  • l'accès à l'autoroute
  • le Centre commercial et Stade de la Maladière -- on nous annonce dans l'Express du 2006-10-17 qu'il contiendra environ 5.5 tonnes d'ammoniac.
  • plusieurs stations-services
  • l'Université (départements de physique et de microtechnique et leurs produits dangereux)

Imaginons une catastrophe au CSEM. Il faudrait

  • évacuer les écoles
  • gérer les bouchons de l'autoroute qui pourraient se former
  • évacuer l'Hôpital Cantonal (vraisemblablement vers l'Ouest, ou vers la Chaux-de-Fonds, peut-être sans autoroute accessible, donc via la ville)

Imaginons une alternative (qui aujourd'hui coûterait évidemment très cher):

  • construction de l'Hôpital Cantonal sur les terrains vierges en bordure de l'ancien Hôpital du Val-de-Ruz
    • de nombreux terrains disponibles
    • suppression du Home à moyen terme, réutilisation des locaux
    • Home au Cadolles et/ou Pourtalès à Neuchâtel p.ex.

  • suppression des Hôpitaux des villes de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds
    • conservation d'Hôpitaux régionaux
      • Le Locle
      • Neuchâtel (La Providence seulement)
      • Ouest neuchâtelois
      • Val-de-Travers
      • économies et efficacité, tout en conservant un service de proximité utile

  • amélioration de la desserte des transports publics
    • à long terme: métro Neuchâtel-Hôpital Cantonal-Cernier-Chaux-de-Fonds

  • l'accès au nouvel Hôpital est donc possible
    • par autoroute, avec deux voies d'accès indépendantes possibles (Boudevilliers et Valangin)
    • par le haut de la ville, via Fenin ou Valangin
    • de toutes les parties du Canton de manière relativement efficace par TP ou autoroute

Malheureusement, il semblerait que les problèmes potentiels ni les économies possibles n'ont été les priorités des concepteurs ...

Mise à jour février 2007: la caserne des pompiers est maintenant dans le Centre commercial Coop évidé qui contient un stade de football :-> Impact sur la sécurité (amélioration/problèmes/accès) ?

Sécurité du Louverain

Lors de l'opération PilHôte pour Expo02, la sécurité de nombreux hôtels et lieux d'hébergement a été renforcée, notamment par la mise en place de portes anti-feu automatiques (magnétiques), de systèmes d'alarme, et de test.

Il semblerait que le Louverain, le centre de formation et de rencontre de l'Eglise réformée (EREN) -- encore pour quelques temps -- ait été oublié: en effet, lors d'une soirée en juillet, j'ai pu constater:

  • l'absence de directives aux hôtes
  • l'absence du personnel pendant la nuit alors que des hôtes y dorment
  • le non fonctionnement de l'éclairage de secours
  • le non fonctionnement du numéro d'urgence, mal signalé d'ailleurs
  • le fait que les pompiers
    • ne connaissaient pas le tableau de contrôle
    • ni la clé de sécurité
    • ni le lieu du tableau électrique
  • l'absence de portes anti-feu automatiques (à ma connaissance)

Une lettre à la direction du centre recommandant

  • une meilleure information des hôtes
  • des exercices du corps de pompiers, réguliers
a été pour l'instant acceuillie négativement et très sèchement.

Sécurité des cartes de crédit

Jusqu'à peu, la sécurité des cartes de crédit n'était pas vraiment un sujet important. Les pertes dues à des utilisations frauduleuses représentaient certes des montants importants, mais étaient principalement reportés sur les vendeurs, voire la société émettrice (et donc la taxe annuelle, peu transparente, payée par tous).

Malheureusement, avec l'introduction des codes de paiement et du code de sécurité sur Internet, la situation a changé: en effet, jusque là le fardeau de la preuve revenait au vendeur (et non pas au client-utilisateur). C'était au vendeur de produire la preuve d'achat (usuellement une signature papier du client).

Aujourd'hui, pour les retraits d'argent aux distributeurs (facturés de manière éhontée! La Postcard ou la carte de votre Banque est bien plus intéressante), le code d'accès est considéré comme signature électronique. Et lors d'achats sur Internet, le code à 3 chiffres au recto de la carte est également une signature électronique.

Enfin, les clients des cartes de crédits -- comme p.ex. aux Etats-Unis -- vont être de plus en plus nombreux. Et les problèmes liés.

Pour cette raison, voici mes recommandations:

  • éviter l'utilisation en Suisse: la Postcard ou les cartes de Banques proposent des frais moins élevés
    • les frais de carte de crédit peuvent être compensés par le vendeur (jusqu'à 3% en plus)
    • dans certains cas le paiement en liquide donne droit à des réductions supplémentaires (p.ex. 10%)
    • en cas de gros achats, une carte client peut proposer des avantages supérieurs. Ne pas oublier de résilier la carte de manière à ne pas être submergé de publicité, une fois le paiement effectué.
    • ne pas ouvrir l'enveloppe qui contient le code qui permet de retirer de l'argent liquide, la conserver en lieu sûr comme preuve

  • à l'Etranger, les cartes de crédit se justifient, parfois
    • attention au taux de change
    • attention aux frais de change
    • vérifier que les factures sont payées avant de partir en vacances.

  • utiliser la carte uniquement comme carte de débit (une facture par mois)
    • les possibilités de crédit poussent à l'endettement
    • les taux d'intérêt sont très élevés

  • limite de crédit
    • s'assurer que celle-ci est suffisamment basse pour limiter l'impact d'abus
    • en cas de nécessité, il suffit d'alimenter le compte lié à la carte et la limite de crédit augmente d'autant
    • corollaire: éviter de lier la carte de crédit à un compte courant bien alimenté, ou alors vérifier que la limite de crédit effective n'est pas le total disponible plus la limite de crédit de la carte

  • ne jamais communiquer -- hors éventuellement achats sur Internet -- le code à 3 chiffres au dos de la carte
    • je recommande sa destruction par grattage et sa mémorisation

  • vérifier les relevés rapidement et en détail, informer et bloquer immédiatement par téléphone en cas d'abus, confirmer le blocage de la carte, si nécessaire, par lettre recommandée au plus vite.

Par mon activité de bénévolat au CSP, je vois souvent des cas de personnes poussées à l'endettement et qui ne peuvent que très difficilement s'en sortir, même avec l'aide du CSP, de l'Etat et de Fondations privées. Une entreprise souvent citée est la GE Money Bank, qui récemment a fait de nombreuses campagnes d'affiches concernant l'argent facile ...

Ne tombez pas dans la spirale du petit crédit!

Webmaster et médiamaticien ?

Mais qu'est-ce qu'un Webmaster ?

Un serveur WWW usuel a les utilisateurs suivants, vaguement par ordre de fréquence de monopolisation, ce peut aussi se lire dans le sens information humaine vers technique pure.

  1. les consulteurs (lisent le contenu, réagissent éventuellement)
  2. les rédacteurs (créent le contenu)
  3. les webmasters (structurent et approuvent le contenu)
  4. les web-designers (CSS; etc; sont à classer dans le marketing plutôt que à la technique)
  5. les administrateurs d'applications (mise à jour de sécurité, fonctionnalité)
  6. l'administrateur système
  7. les développeurs (nouvelles fonctionnalités non prévues dans la base du système d'information (SI))

Le terme Webmaster est donc utilisé de façon imprécise: il recouvre souvent les tâches 3 à 6, voire 7. Pour moi, le véritable rôle du Webmaster est simplement d'approuver les changements et de définir la structure logique et l'archivage éventuel.

Il s'agit presque d'un modérateur, sans connaissances techniques particulières! Ce n'est pas donc forcément un informaticien ni un médiamaticien. On retrouve les informaticiens uniquement dès le niveau 4, et les médiamaticiens seront cantonnés au niveau 4.

La formation technique des développeurs devrait être bien meilleure, plus pointue, comme celle d'administration système et d'application.

Un médiamaticien devra donc soit monter soit descendre dans la hiérarchie (soit plus humain, soit plus technique). Leur formation les placent à un endroit stratégique, ils ont pleins d'opportunités. Mais ils ne peuvent se cantonner au design.

La formation donnée au CPLN est-elle suffisante ? seule la pratique permettra de le juger.

La propriété intellectuelle

La propriété intellectuelle recouvre toutes sortes de notions (notamment les brevets). Sa défense poursuit des buts nobles, du moins en théorie. En effet, quoi de plus valeureux que de s'assurer que les créateurs, les inventeurs ou les découvreurs puissent jouir des fruits de leur découverte, par exemple en investissant encore plus dans la recherche (mais cela on ne peut le garantir).

Malheureusement, en pratique, ces bonnes intentions protègent surtout des cartels, des conglomérats et des monopoles, qui n'ont pas envie d'investir dans la recherche, en règle générale. La recherche qui bénéficie à tous est en effet en très grande majorité publique. De plus, certains domaines brevetés sont à la limite de la moralité ou de l'effet contraire (p.ex. le vivant en général; gènes de maladies; plantes natives d'un pays brevetées par une multinationale; le logiciel, etc).

Un domaine de la propriété intellectuelle qui est souvent négligé, notamment dans l'évaluation des rapports entre pays et blocs, est celui de l'_investissement en formation_ dans les personnes. En effet, si un gouvernement X investit énormément dans la formation de ses ingénieurs ou scientifiques mais que les fruits de cet investissement profitent surtout à un autre pays qui, lui, n'investit pas autant, on peut considérer que cette fuite des cerveaux devrait être compensée par une juste protection de la propriété intellectuelle. Et la Suisse est concernée à deux niveaux: elle offre une formation presque gratuite d'un côté, mais n'hésite pas à profiter de la fuite des cerveaux de l'autre (tout en appliquant des lois hypocrites sur le séjour des étrangers).

Les bricolages de l'UDC

L'UDC est un vieux parti, qui originellement représentait les paysans et certains artisans. Dans les années 80, il a pris un virage populiste de plus en plus prononcé, rivalisant à l'Action Nationale (extrême-droite: aujourd'hui les Démocrates suisses) et a surtout confirmé son nom en allemand (Parti populaire suisse).

Depuis quelques années, ce parti utilise de plus en plus des méthodes USAiennes, proche du parti républicain. Sans s'étendre sur les méthodes techniques (tous-ménages, appels téléphoniques (aujourd'hui interdit), levée de fonds suspectes (la loi suisse n'oblige à aucune transparence)) ou politiques (intimidation, chantage (nous entrerons dans l'opposition si ...), mensonges et pré-tactiques anti-vérité (complot contre Blocher?), provocation (les moutons noirs)), avec finalement un fond de commerce très simple: presque un parti libertarien (rôle de l'Etat: protéger la propriété privée).

Ca en serait presque désolant si ce parti n'avait pas eu 30% des voix aux dernières élections fédérales.

Mais aujourd'hui, ce parti est face à plusieurs défis

  • il ne pourra pas réaliser ses objectifs ultra-sécuritaires, car il s'est lui-même empêché de le faire

  • soit il laisse survivre ses tendances modérées (Berne et Grisons), ou il provoque un schisme

  • il ne pourra plus jouer la carte "je suis dans l'opposition" (je lance plein d'initiatives) et je suis au gouvernement, d'où une perte de marge de manoeuvre et de légitimité

  • sa figure charismatique ne s'est pas fait réélire

  • son président est démissionnaire, non réélu et son vice-président non réélu.

  • son modèle s'est cassé la figure aux Etats-Unis

En bref, oublions-les, laissons-les se planter en largeur, et travaillons à nouveau sereinement au Conseil fédéral et aux Chambres ... et attendons-nous à une initiative fédérale pour l'élection du CF par le peuple.

La sécurité informatique

La sécurité est déjà un thème très complexe. La sécurité informatique l'est encore plus, mais pourquoi ?

La révolution informatique a bouleversé une des barrières de l'épopée humaine: il n'est plus nécessaire de réaliser concrètement et physiquement un système, on peut le concevoir puis l'exploiter sans matériel spécifique, sinon cette machine générique qu'est le processeur (ou, par extension l'ordinateur).

Cela a notamment comme conséquence qu'il n'est plus nécessaire de borner ou simplifier cette réalisation. La dérive que l'on obtient est alors que l'on n'est plus invité naturellement à borner la complexité des systèmes. En pratique, cela signifie que la complexité d'un système informatique même le plus simple est d'un ordre de grandeur bien plus grand que celle d'un système physique.

Maîtrise-t-on pour autant cette complexité ? Cette question est à poser à la fois aux concepteurs d'un système, à ceux qui vont le maintenir durant sa durée de vie, l'adapter pour d'autres usages, ou encore à ceux qui vont l'utiliser.

Le problème est également chaotique: les systèmes industriels physiques sont en général conçus pour être stables, même en présence de perturbations. Or, de faibles perturbations au niveau de bits dans un système informatique peuvent amener à des pertes de données considérables, ou à un comportement totalement aléatoire. Ces perturbations peuvent être auto-créés, p.ex. dans le cas de bugs dans l'application, ou, plus rarement, dus à des problèmes de conception du matériel.

Notre société dépend de plus en plus de ces systèmes, qui ont été testés, au mieux, dans des cas très simples et rarement en interconnexion. Notons également que l'action des personnes malveillantes est également simplifiée par la centralisation et la mise en réseau.

Il ne s'agit pas ici de jeter le bébé avec l'eau du bain, mais de prendre conscience de notre dépendance aux TICs et de garder un regard critique face à toute nouvelle informatisation: du vote électronique à la démocratie instantanée.

Conversion à l'Islam (Echo magazine)

Courrier des lecteurs Echo magazine

L'Echo magazine m'intéresse par ses valeurs, par ses enquêtes fouillées et par la diversité des sujets traités. Il m'arrive parfois de ne pas être d'accord avec certaines prises de position, mais c'est tant mieux: cela veut dire que je ne lis pas une copie de plus d'une dépêche d'agence ou de pensée unique.

Cependant, je trouve parfois que certaines lettres de lecteurs sont inquiétantes. Je me permets donc de vous écrire pour réagir suite aux diverses lettres publiées dans votre magazine, relatant une conversion à l'Islam en Suisse romande.

En effet, certaines de ces lettres procèdent souvent par une reductio ad hitlerum (diaboliser -- sans jeu de mot -- l'adversaire ou son clan en trouvant dans ses textes ou ses actes l'une ou l'autre atrocité). Aucun débat serein n'est possible avec de tels procédés. Je me propose donc, plutôt qu'un étalage négatif, de commencer par relever quelques points positifs de l'Islam: par exemple, le fait que la tolérance religieuse des religions du Livre (judaïsme, chrétienté) est une obligation islamique. Certes, un impôt est prélevé, mais il garantit la protection du dhimmi (littéralement: allié, protégé -- source Wikipédia) par l'Etat musulman. Citons par exemple le royaume ibérique berbéro-musulman de El Andalus (VIII-XV siècles), qui a poussé l'intégration jusqu'à avoir plusieurs vizirs juifs (source: Comment le peuple juif fut inventé de Schlomo Sands, livre découvert grâce à votre excellent magazine; ainsi que La 13e Tribu de Koestler, ouvrage plus ancien dans la même ligne).

Dans le vaste Empire Ottoman, qui recouvrait notamment une grande partie des territoires aujourd'hui instables du Proche-Orient, le statut de dhimmi existait aussi: les non-musulmans protégés ne pouvaient pas, cependant, accéder aux hautes fonctions étatiques. Ce régime islamique faisait cependant preuve d'ouverture inter-ethnique, vu que ces fonctions étaient souvent exercées par des musulmans non turcs (à part à Istanbul, où l'ethnicité était apparemment plus importante que la religion). Les occidentaux du 17 et 18e siècle ont souvent considéré cet empire comme l'incarnation du despotisme absolu, à tort vu la situation des régimes européens de l'époque: même la 1ère déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, proclamée pendant la révolution française, n'interdit pas l'esclavage (le considérant comme un problème de latitude). Il était courant pour les musulmans arabes de libérer leur esclaves, même non musulmans: le Coran tolère l'esclavage, mais le prophète aurait dit être l'adversaire, au Jugement dernier, de tout homme ayant asservi un homme libre, l'ayant vendu et récolté l'argent (source: Wikipedia). Ce qui ne les a pas empêchés, comme certaines grandes familles neuchâteloises chrétiennes, de participer à ce commerce. Enfin, l'usure est toujours interdite aux musulmans: les banques islamiques travaillent souvent avec des chartes dépassant les principes de notre Banque alternative suisse (BAS).

Or, on doit constater que de nombreux Etats islamiques ne respectent pas les principes de leur propre religion: ce sont finalement des Etats totalitaires qui utilisent la religion à leur profit, comme beaucoup avant eux. C'est là qu'il faut voir un aspect politique ou organisationnel de la religion, que l'on retrouve dans toutes les religions ayant eu accès au pouvoir: rappelons qu'en Suisse, la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'est pas effective dans certains cantons.

Pour moi, et je vais peut-être heurter la sensibilité des non-réformés, la foi n'a pas forcément un lien avec la religion ou l'Eglise. La foi est une question personnelle, et le reste est une construction humaine, initialement en phase avec son temps (et répondant à des problèmes d'organisation de la société, en particulier lorsque la religion est d'Etat, ou lorsqu'elle reprend des interdits sociétaux existants pour favoriser son acceptance).

Que l'on soit catholique intégriste, évangélique pur et dur, juif orthodoxe ou musulman fondamentaliste, l'interprétation à la lettre de la Tradition et/ou des textes religieux, toujours choisis à dessein, mène, dans mon expérience, à une déconnexion de la réalité vécue par ses semblables. Le monde moderne a cela de réjouissant que, même si notre société reste évidemment de racines judéo-chrétiennes, l'on peut s'extraire des ridigités d'un autre temps, notamment en observant et comparants les pratiques des diverses obédiences: cette variété des pratiques et des organisations a toujours une valeur ne serait-ce que culturelle, notamment dans une société aux référentiels internationalisés de plus en plus minimaux. Cette variété existe aussi au sein de l'Islam (sunnites, chiites, wahabites, malakites, bosniaques, ...), chaque groupe étant influencé localement et c'est très positif (ce sont ces variations locales que certains intégristes veulent gommer: en Afghanistan en dynamitant des icônes monumentales, au Mali en détruisant des figures locales de l'Islam). Certaines illustrations de l'Echo magazine montrent des Eglises chrétiennes ayant l'air de synagogues ou de mosquées ... nous sommes plus proches que nous croyons!

Revenons au point central: qu'est-ce qui peut tant gêner dans ce reportage ? Tout d'abord la forme: le fait que le témoignage soit caché -- on se croirait presque en Egypte, lisant un témoignage d'un copte forcément persécuté (il semble incompréhensible à certains que oui, dans certains milieux, en Suisse, ne pas accepter la religion ou le parti de la famille puisse être difficile). Aussi, le contenu: l'interviewer a largement évoqué les sujets qui fâchent: aurait-on interrogé un musulman se convertissant au catholicisme sur les méfaits des rois catholiques en Espagne -- pour prendre un sujet ancien et sur lequel il n'y a pas trop de ressenti: l'actualité récente de chaque Eglise ou mouvement vous donnera suffisamment d'exemples à jour). En ce qui me concerne, l'article m'a donné l'impression d'une conversion mûrement réfléchie, intellectualisée, peut-être liée à un problème familial, mais je me trompe peut-être.

Il faut aujourd'hui prendre conscience du fait que la religion musulmane a un avenir en Suisse: très certainement, plutôt les branches les plus ouvertes et intégrées à notre beau pays. Il faudra tenir compte de cette nouvelle donne, que cela soit dans le financement, les lieux de culte ou dans les cursus théologiques (préférez-vous un imam wahabite formé en Arabie saoudite ou un Suisse formé à Fribourg au sunnisme?). Il y aura certainement quelques intégristes bornés, voire dangereux, comme dans tous les mouvements.

Et peut-être qu'un jour nos vieilles Eglises chrétiennes fatiguées verront un nouveau souffle inverser la tendance lourde de désintérêt, sans perdre leur universalité, leur tolérance et leur ancrage moderne. Mais pour cela, elles doivent faire encore des efforts d'adaptation.

Enfin, terminons sur une interrogation lévititique sous forme d'une boutade pour montrer où peut mener l'interprétation rigoureuse de certains textes du Livre: allez-vous lapider votre voisine infirmière qui travaille ce dimanche, ou la remercier ?

Taxes causales

Un mot d'un lecteur dans l'Express du 2013-05-23 me fait réagir:

La taxe poubelles est-elle de gauche ?

Rappelons qu'au départ, le financement de l'élimination des déchets se faisait par les impôts. Il y a environ une dizaine d'années, une taxe par ménage a permis de financer une partie des coûts directement: les ménages ne payaient alors plus en fonction de leur capacité économique mais une somme fixe.

Aujourd'hui, la taxe se décompose en une partie fixe (payable par tête, sans distinction de revenu, parfois dégressive au sein d'un ménage dans certaines communes, qui finance les investissements), et une partie dynamique (en fonction de la production réelle de déchets, parfois avec un quota de sacs offerts dans certaines communes pour les familles ou les personnes âgées, qui finance les frais causés).

Cela est bien entendu conforme au principe des taxes causales ou du pollueur-payeur, politique constante de la Confédération depuis assez longtemps. Il était grand temps que Neuchâtel s'y mette, après 10 ans d'attermoiements. Merci à M. Nicati et bon vent à lui.

Mais c'est un système de droite, car pas social: il pénalise plus les bas revenus! En ce sens, il est similaire a l'assurance maladie obligatoire (par sa prime par tête et ses nombreuses participations ou quote-parts): elle, elle comprend cependant un mécanisme de compensation via les subventions.

Par contre, il suffit de mieux trier pour baisser sa facture, c'était d'ailleurs le but de l'opération ...

Le peuple juif ...

Madame, Monsieur,

En lisant l'Echo magazine de cette semaine et plus particulièrement l'interview du Père Remaud, il me semble que le point de vue est peu équilibré. En effet, certains éléments concernant le `peuple juif' sont historiquement contestés: le premier à le faire a été, à ma connaissance, l'écrivain Koestler (la 13e tribu), suivi par Shlomo Sands, dont votre excellent magazine a présenté l'oeuvre sur l'invention de la notion de `peuple juif'.

En contre-pied, je me permets d'énoncer quelques phrases-chocs, qui pourraient être discutées de manière moderne et historique, au sein de votre magazine.

Par exemple: "les Palestiniens d'aujourd'hui sont en partie les descendants des Juifs des premiers siècles, car jamais un exil juif de masse il n'y a eu", "beaucoup des Juifs ashkénazes sont des descendants de peuplades germano-turques converties au judaïsme entre le 7e et le 12e siècle au sein du royaume des Kazars", "la religion juive fut prosélyte jusqu'au christianisme et la plupart des Juifs du bassin méditerranéen sont des convertis: les Juifs avaient même pour habitude de convertir leurs esclaves", "la notion de peuple juif est une invention contemporaine des de celle des nations européennes, soit au 19e siècle", ou encore "le 'retour' en Israël est une violation d'un tabou religieux pour certains juifs".

Je salue toutefois l'article dans sa reconnaissance que la notion de `Terre d'Israël' (Eretz Israel) est effectivement un concept flou, contestable historiquement, voire connoté.

A mon avis, cette vision déséquilibrée de l'Histoire vient, notamment, de la dette morale suite à l'Holocauste subi par la communauté juive en Europe, voire en partie peut-être du besoin pour la chrétienté d'un `peuple juif déicide' sur lequel reporter la responsabilité des péchés de l'Humanité (vision contraire à celle du Concile de Trente, toutefois, mais apparemment fort présente dans l'Eglise catholique jusqu'à Vatican II).

Si l'on veut vraiment la paix au Proche-Orient, il faudra résoudre ces questions. Près de 70 ans après la Seconde Guerre Mondiale, c'est peut-être le moment.

Meilleures salutations.

(écrit avant l'attaque d'Israël sur Gaza en juillet 2014 ...)

Les Yakas

Les Yakas ont encore frappés. Les Yakas sont beaucoup présents ces temps. Yaka refuser la vignette, et Yaka faire en sorte que tout le produit de la taxe sur les huiles minérales aille à la route.

Comme toujours, ce n'est pas si simple. Il y a plusieurs raisons pourquoi le 100% de la taxe sur les huiles minérales ne va pas à la route. La première est une suite de décisions populaires légitimant cette répartition. La deuxième est basée sur le fait incontestable que la route crée des coûts énormes pour la société, coûts qu'il est juste d'indemniser, même qu'en partie. La troisième est tout simplement égoïste: en finançant des alternatives à la route, on en améliore la fluidité.

Rappelons que si les coûts gigantesques imputables à la route (sociaux, économiques, santé, pollution, ...) devaient être assurés par la Confédération seule, il faudrait alors augmenter l'impôt fédéral direct ou la TVA. Nul doute que certains Yakas de droite contesteraient alors cette scandaleuse redistribution de richesse (l'IFD est hautement progressif), et que les Yakas de gauche s'inquiéteraient pour le pouvoir d'achat de la population (la TVA est une flat tax).

Mentionnons aussi deux raisons supplémentaires motivant la taxation de l'essence et du diesel: en premier lieu, cela avantage l'objectif prioritaire de transfert de la route au rail (encore une décision populaire difficile à réaliser en pratique, n'en déplaise aux Yakas!), mais surtout, cela rend l'économie suisse structurellement peu sensible aux variations de cours du pétrole, vu la faible partie du coût total que cela représente.

Mesdames et messieurs les Yakas, mettez une fois réellement votre énergie à la défense du bien commun, plutôt qu'à détruire le travail des autres.

Swislam

Reçu une lettre d'un obscur institut suisse-allemand, le GABRIEL institut (avec une croix suisse genre ASIN ou UDC), signée d'une certaine Annette Walder, apparemment aussi active dans Prière pour la Suisse, un mouvement chrétien.

Cette lettre propose la diffusion d'un livre écrit par un ex-professeur d'une université islamique, entre-temps converti au christianisme, Mark A. Gabriel, qui préside notamment une organisation visant à l'évangélisation chrétienne, également de musulmans. Ce livre a apparemment été envoyé à l'ensemble des maires (ou présidents de communes) de Suisse. C'est probablement à cet (ancien) titre que j'ai reçu cette lettre en juillet 2014.

Si le contenu de la lettre n'est pas totalement clair, un peu de recherche montre qu'il s'agit apparemment d'un livre visant à diffuser la peur de l'Islam, ou du moins qui montre certaines facettes extrémistes de l'Islam en les comparant à des textes fondamentaux comme la Constitution fédérale.

Il m'est avis que les communautés musulmanes en Suisse ne se comportent pas de manière plus dangereuses pour la démocratie que la majorité des Suisses, et probablement bien moins dangereuses que certains groupuscules chrétiens arriérés.

Est-ce que cette initiative a un lien avec le MOSCI, mouvement contre l'islamisation de la Suisse, fondé par un jeune ex-UDC vaudois, qui publie les "vérités" sur l'Islam ou n'est-ce que l'incarnation romande de ce courant ?

Lire aussi mon point de vue sur les conversions.

 
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